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5 réponses
17 mai 2021 à 09:14
Bonjour,
Qu'entends-tu par "des choses difficiles" ? On parle de tâches compliquées à réaliser ou de choses compliquées à entendre car te concernant intimement ?
Bonjour Arkanao,
Je voulais dire par difficile ici typiquement j'avais demandé à mon conjoint 'est ce fini entre nous à ton avis?' et il m'avait répondu quelque chose qui me laissait dubitative (oui mais pas franc dans mon esprit). Donc des choses difficiles comme une rupture avec quelqu'un avec qui je vivais depuis presque 2 ans. Aussi parfois des choses qu'il pointait sur mon comportement (par exemple que j'avais tendance à être très critique, il a dû me le répéter 20 fois honnêtement avant que je ne parvienne à prendre du recul et effectivement le reconnaître, à ma honte).
Mes amis me disent que 1 mois à peine entre parler et décider de rompre c'est court, que mon conjoint veut peut-être avancer trop vite; Sans remettre en cause la décision de rompre (je ne vois plus beaucoup de solutions autres) mais plutôt "la façon" de décider la rupture (rapide, peu d'explications claires et nettes, des peut-être/ on verra de mon conjoint). Je me demande si ces nouvelles difficiles ne devraient pas prendre un certain temps pour être encaissée et qu'un conjoint ne peut pas espérer que l'autre accepte juste parce qu'il a dit une ou deux fois qu'il faut rompre. Je suis perdue, suis je lente à comprendre? (vite confuse et donc effectivement l'idée principale met du temps à être reçue) L'autre va-t-il beaucoup trop vite (croyant que le monosyllabique permet de se comprendre particulièrement dans des moments douloureux)? Un peu de tout ça? Autre?
17 mai 2021 à 15:55
Je relève l'emploi du mot "conjoint", vous êtes mariés ?
QUoi qu'il en soit vous semblez avoir un fort problème de communication, du genre qu'il vaudrait mieux tenter de régler avec un professionnel pour bien les diagnostiquer et les régler.
Du coup ta question : "Avez-vous déjà connu des personnes qui soit ont du mal à comprendre les choses difficiles, soit ont du mal à les dire fermement?"
J'ai envie de dire : presque tout le monde ?
Ces "choses difficiles", les écouter est une chose, mais il faut aussi être disposée à les entendre pour en tirer quelque-chose. Car ça n'est pas facile à vivre d'admettre ses faiblesses d'une part et de tolérer qu'elles soient en plus visibles d'autre part. Ca demande un fort degré de confiance en soi ou de stoïcisme pour les encaisser.
Quant au fait de s'exprimer clairement sur des sujets difficiles, rien que s'exprimer, ça demande un courage qui peut demander beaucoup de temps à réunir (certains n'y parviennent jamais) d'une part et qu'il faut être prêt à subir les conséquences : disputes, discussions déplaisantes, culpabilité...
Et ça c'est dans le cas où il s'agit d'exprimer une pensée claire. Rien n'indique qu'il sait exactement ce qu'il veut vraiment.
"1 mois à peine entre parler et décider de rompre c'est court"
Ca dépend du contexte. Un mois ça peut au contraire être très long. Et depuis combien de temps a-t-il rongé son frein avant d'oser parler ?
Ce que tu pointes est vraiment intéressant, tu ne pouvais pas le savoir mais j'avais réalisé des problèmes d'estime particulièrement de confiance en soi chez mon ex et moi.
'Ca demande un fort degré de confiance en soi ou de stoïcisme pour les encaisser.' Je pense que tu as mis le doigt sur de l'égo. Je crois qu'il y a de l'égo chez moi parce que notre relation s'effondre et que ça ne faisait pas partie de "mes plans" (mon hypercontrôle en prend un coup). Je crois que j'étais en colère et critique parce que "je" n'avais pas prévu que nous pourrions nous séparer aussi vite, "je" avais prévu que ça pourrait venir mais qu'on passerait un bel été d'abord pour que "je" fasse mes projets perso. En fait je peux en rire un peu parce que cet égo est en train de s'effondrer et je me trouve plus humaine ainsi.
J'ai vu des bouffées de froideur et d'égo chez lui, difficile de répéter ex encore à ce stade, avec ses impressions verbalisées qu'on cherche à le pousser à bout, lui nuire et moi de savoir que franchement à ce stade, tout le monde est malheureux et pense surtout à lui. En fait, je pense qu'on s'est pris le bec déjà par égo, mes petits plans à moi et sa réputation à préserver à lui.
Je crois que lui comme moi on devait encore avancer pour être moins réellement centrés sur nous et pouvoir faire de la place pour l'autre. (Désolée si j'en dis beaucoup, j'avoue que ça me fait du bien et je viens de me dire de ne pas effacer si quelqu'un pouvait être dans le même genre de schéma et vouloir trouver un peu plus d'explications).
Oui on est pacsés.
'Et depuis combien de temps a-t-il rongé son frein avant d'oser parler ?'
Effectivement il pourrait ronger son frein depuis un moment, il m'a dit hier que ça fait pour lui plus qu'un mois que ça ne va pas.
C'est triste et beau ce que tu dis sur le besoin de courage pour verbaliser ou entendre des sujets difficiles. Tout le monde n'apprend pas dans son milieu d'origine aussi et parfois il faut en passer par de la rééducation d'une manière ou d'une autre. Merci encore pour cet échange qui m'a beaucoup touchée, Arkanao. Je me sens un peu mieux, un peu plus au clair.
Modifié le 18 mai 2021 à 11:04
Tant mieux si j'ai pu aider. Ce que j'ai évoqué ce résume assez bien avec ton "être moins réellement centrés sur nous". C'est un exercice plus simple à faire quand on est un tiers étanger à l'histoire.
D'autant que des illusions existent : on peut être sincère dans sa démarche vouloir penser à l'autre, et pour autant simplement lui plaquer notre propre manière de voir et ressentir les choses, ce qui revient à le nier et donc rester centré sur soi.
Pour aller un peu plus loin, permets-moi de t'exposer quelques visions généralistes.
A propos de l'ouverture d'esprit :
Imagine un monde qui se regarde.
Figure-toi maintenant à regarder ce monde. Tu as l'impression de le voir tel qu'il est.
Réalise maintenant que ce que tu vois, tu y associes automatiquement un ressenti et une opinion et souvent les gens confondent cette opinion et ce ressenti avec ce qu'ils voient concrètement. Prenons l'exemple d'un SDF. Un français moyen sera plutôt compréhensif envers lui alors qu'un japonais sera impittoyable. La différence vient, entre autre qu'en France on a un taux de chômage assez fort, alors qu'au japon ils ont le plein emploi.
C'est donc comme si tu observais ce monde avec des lunettes filtrantes. Le filtre est composé notamment de ton éducation et de ton expérience de vie. Et personne n'a exactement les mêmes.
Déjà à ce stade, beaucoup réalisent qu'ils voyaient les choses trop simplement les concernant eux.
Maintenant figure toi quelqu'un d'autre regardant ce même monde avec ses propres lunettes filtrantes.
Si tu aspires à le comprendre au mieux, tu dois :
1) Retirer tes lunettes filtrantes, en prenant bien conscience de que j'ai décrit plus haut. C'est un premier pas pour envisager d'autres façons de voir les chsoes que celle qu'on a naturellement.
2) Comprendre les filtres de l'autre, et ça, ça ne peu se faire qu'en l'interrogeant et s'il te répond franchement. Supposer, c'est déjà prendre le risque de ne pas le comprendre totalement. Supposer qu'il a compris un sous-entendu, c'est prendre le risque que non, il ne l'ait pas compris.
Evidemment, ça se passe encore mieux si l'autre a une même démarche. Car malheureusement il est difficile, sinon impossible de "retirer ses lunettes filtrantes".
Concernant la fierté :
C'est en lisant éthique à Nicomaque, d'Aristote que j'ai réellement compris ça. On imagine souvent que si on est pas fier, si on a pas d'égo, alors c'est qu'on doit avoir honte de quelque-chose.
En fait la honte et la fierté sont deux extrêmes à éviter, leur "juste milieu" étant m'humilité.
Quand on est fier, la moindre attaque à l'égo devient une crise personnelle qu'on va souvent gérer par la violence.
Quand on est honteux, on souffre de cet état en soi.
Quand on est humble, on est conscient d'avoir des limites. La plupart de nos faiblesses sont identifiées, et on décide de les assumer ou de travailler à améliorer la situation. Que quelqu'un les pointe : il ne fait que dire une vérité. Que quelqu'un en pointe une nouvelle, il pointe alors une nouvelle piste d'amélioration. Dans cet état, on est au mieux satisfait, au pire dans une "pente positive". C'est donc là que ce trouve l'état à souhaiter entre la fierté et la honte. Ce qu'Aristote appelle la vertu.
Comme pour tout sujet en philosophie, il ne faut pas le gober comme une vérité, mais il y a là à mon goût des pistes très intéressantes pour mieux vivre.
18 mai 2021 à 11:34
Enfin, pour répondre à ton titre :
Ma manière de faire face aux coups dur porte sur deux volets principaux :
Le premier, c'est de savoir être heureux seul :
J'essaye de tirer le positif de toute situation. Je considère qu'un échec n'en est un que si je n'en apprends rien. Dans le cas contraire, il s'agit d'une leçon de vie.
J'essaye aussi de prendre le temps de profiter du moment : constater que je me sens bien, que je n'ai pas de problème de santé ou du moins qu'ils ne se manifestent pas. Constater que je suis heureux de voir une plante que j'entretiens pousse bien. M'émerveiller de la complexité qu'implique quelque-chose d'aussi naturel et banal que la fermentation (qui me donenra ensuite un très bon alcool fait maison:) )
Je me consacre à mes passions avec le minimum de retenue. Je parlais de cultiver des plantes : j'ai carrément pris un poste à resposnabilité dans une association !
Je fais en sorte de tirer du plaisir dans mon travail, voir même de chercher des postes dont je tirerai du plaisir.
Ainsi je multiplie les ruisseaux qui alimentent le fleuve de mon bonheur et quand l'un d'eux se tarit, le fleuve ne le subit pratiquement pas.
Ainsi, les autres, et l'amour ne sont pas tout mon bonheur et ils peuvent aller et venir sans trop changer mon état.
On pourrait croire qu'il s'agi d'un idéal isolationniste. C'est le contraire. n'ayant pas besoin des autres pour combler un manque, je suis au contraire tellement "rempli de bonheur" que je peux me permettre de le partager avec des personnes choisies et non subies. Et si elles n'en veulent pas, je peux au choix le garder pour moi ou trouver quelqu'un d'autre.
D'un point de vue couple, ça paraît très détaché. paradoxalement, c'est la meilleure chsoe à viser selon moi : ma compagne actuelle, dpeuis 4 ans, sait que chaque jour je la choisis et que je ne reste pas avec elle par confort ou peur. Et la légère insécurité que ça génère malgré tout la pousse à être la meilleure version d'elle-même.
Le second, c'est une forme de stoïcisme :
"mon hypercontrôle" dis-tu. Je pense que la suite va grandement t'intéresser.
Quand on prend le temps d'y réfléchir, beaucoup d'évènements n'ont un impact sur nous que parce qu'on veut bien leur en donner. Prendre conscience que ce qui génère de la souffrance, ça n'est pas toujours le problème lui-même, mais ce qu'on pense de lui, ça aide beaucoup.
En plus de ça, beaucoup de gens se frustrent à lutter contre des moulins. Il existe des choses sur lesquelles on n'a aucun pouvoir (beaucoup de choses, les stoïciens les plus extrêmes considère qu'on n'a d'emprise en toutes circonstances que sur notre opinion). De fait, lutter contre elles revient à lutter contre de smoulins : une frustration et perte d'énergie totales.
Alors qu'en prenant conscience de ce sur quoi on est capable d'agir nous rend bien plus efficace. On peut déplorer qu'une montagne nous barre la route, pleurer, se mutiler dedouleur, elle restera là. Autrement on peut simplement la contourner, même si c'est plus long que ce qu'on prévoyait au départ.
En bref, je vise une situation où je laisse le moins de choses possibles capable d'atteindre mon moral par le stoïcisme, et pour celles qui y parviennent encore, elles ne font qu'amoindrir ou tarir un des nombreux torrents qui alimentent le fleuve de mon bonheur. Voilà comment j'en viens à accepter les coups durs.
J’ai l’impression que je testais ce qui m’allait chez mon conjoint morceau par morceau pendant tous ces mois, qu’on passait les grandes étapes même si mon ressenti de départ avait été que ça ne marcherait pas (mais ses arguments que nous pourrions travailler les points de différence m’avait convaincue d’essayer, sur ce point je ne peux pas dire que je regrette car en vivant cette relation avec lui, j’ai appris à ne pas trop vite jeter l’éponge dès que quelque chose ne va pas mais plutôt à mettre en action une solution, à agir, en somme sortir plus du mental (l’hypothétique) pour rééquilibrer avec le faire, le sensoriel, le concret (le réel).
Maintenant ma qualité d'expérience de la vie s’est améliorée, mais ça n’a pas suffi à améliorer la relation, on a amélioré des points mais pas certains qui étaient essentiels. A ce jour j’ignore si notre relation est vraiment terminée où s’il s’agit de se séparer pour mieux se retrouver à un moment (plus aguerri chacun sur des points qu’on se reprochait peut-être). J'ai du doute dans les deux cas et suis plutôt poussée mentalement à avancer bille en tête dans une autre direction par automatisme conditionné.
A ce jour je sais (ressenti profond) que je ferai cette vie que tu décris stable avec une personne essentiellement avec un autre homme quand je serai prête, soit une meilleure version de mon conjoint aujourd’hui, soit un autre homme. J’ai moi-même à me mettre à jour et je comprends quand tu parles d’être bien avec soi-même. J’appelle ça avoir intégré son vécu et trouvé assez d’équilibre dans ses schémas cognitifs, je pense que ça se rejoint. Un ressenti d’équilibre.
Le modèle que tu décris où tu vis avec ta conjointe naturellement, ce qui vous fait vous sentir voulu (je suppose qu'il y a réciprocité dans ta relation, n'est-ce pas?) me parle. Je cherche à réaliser cela également. Par contre je pense que tu pointes bien ma difficulté à être trop centrée sur le moyen pour la finalité. Je suis issue d’un milieu familial/un groupe qui a beaucoup ces croyances-là, que la fin heureuse qui représente 20% du temps peut justifier les 80% du temps malheureux à focaliser sur trouver le moyen parfait pour avoir une fin heureuse. Je ne sais pas si je suis claire mais je viens d’une famille qui mettra beaucoup trop de temps et d’énergie pour obtenir le flacon avant de connaître une ivresse qui ne sera jamais vraiment aussi satisfaisante que cela pour combler tout le temps et l'investissement dépensés. Et j’ai réalisé seulement depuis quelques années le problème chez moi aussi, combien me vautrer 1ère sur une ligne d'arrivée ne comblait pas les mois d'abnégation. A ce sujet sur rééquilibrer ses valeurs et l'avoir, j'ai découvert récemment avec grand intérêt des idées du Dr François Bourgognon (psychiatre), je n'ai pas encore lu son livre " Ne laissez pas votre vie se terminer avant même de l’avoir commencée " qui parle aussi de savoir se laisser emporter par le flot des évènements et de ne pas chercher à se battre, lutter ou se résigner, simplement s'arranger pour préserver son intégrité et suivre naturellement le mouvement.
Je ressens ce que tu expliques pour le filtre, j’appelle cela « le contexte », le contexte qui nous influence particulièrement pour nous, humains, une bonne partie de notre filtre est lié aux biais cognitifs, aux croyances. Et comme tu le mentionnes il y aussi du culturel. En fait, à ce jour je n’ai pas encore trouvé mon équilibre non plus là dedans : à mesure que je gagne en conscience de mes biais cognitifs, automatismes et croyances, je réalise aussi que je suis née, ait été moulée et me suis attachée à des personnes dans cette culture, ces croyances, ces automatismes et qu’en être libérée serait trop douloureux et reviendrait à être contreproductif finalement, à ne pas écouter ce qui pour moi est naturel, évident.
Je réalise que mes émotions me guident aussi pour me permettre de comprendre ce qui est adapté pour moi. J’ai lu sur l’idée que nous sommes des animaux sociaux et je le pense profondément. J’ai longtemps cru que j’étais aliénée par cet attachement aux autres, au monde des 5 sens et depuis que j’ai une plus forte conscience de mes croyances, automatismes, biais cognitifs, en fait je réalise que je commence à avoir ce qu’on appelle le choix. Et qu’en faisant des choix j’affirme vraiment ma liberté. Qu’en vérité je ne suis pas aussi peu libre que je le pensais jusqu’à aujourd’hui puisque je reste dans des systèmes qui fonctionnent comme ceci ou comme cela, mais que j’en ai la conscience et donc cela m’aide à me sentir bien dans l'évidence que j'ai fait un choix de rester là, avec ces gens, dans cet endroit. Comme tu décris un état de rester dans quelque chose naturellement.
Je vais prendre un exemple concret, j’ai vécu un temps dans plusieurs pays et assez pour réaliser que j'aurais pu y vivre correctement, rester une vie et qui étaient bien plus plaisants je pense objectivement (respect de chacun, matériellement, qualité de vie, etc.) pour certains (dans certaines parties) que la France. Mais je suis rentrée m'établir définitivement en France par la suite (définitivement) qui présentait moins d’avantages de ce type mais où j’allais retrouver les miens, ma famille d’origine, des paysages et des rues auxquelles j’étais attachée, des souvenirs, un récit familial, des visages, une présence réelle (devant mes yeux). J’ai gardé des liens avec d’autres pays par mes amitiés, mes souvenirs, des diplômes. Mais j’ai aussi compris par ces expériences que j’ai besoin d’attachement humain et de stabilité pour mon équilibre, j’ai besoin pour cela d’êtres qui me suivent longtemps dans une vie, besoin d’êtres avec qui se souvenir et réactiver des souvenirs et moments heureux, ce que je fais seule également mais que je ressentirais presque comme devenir folle si je me contentais de le faire seule car je sais que la mémoire s’altère au bout d’un moment et je ne souhaite pas réécrire trop certains pans, tout au plus les apaiser, les diluer, alors l’autre me permet d’avoir accès à plus d’authenticité de ces souvenirs et aussi me permet de réactiver certains souvenirs que j’aurais pu perdre ou laisser de côté sans compter aussi que je fais la même chose pour un autre dans ces moments là.
En fait, j’ai fait des choix ces dernières années très axés sur l’autre, comme d’autres font des choix axés sur un pays, ou une cause, ou des communs (une Humanité commune, etc.) quelque chose qui raccroche à la vie. Et je ressens ce que tu dis quand tu parles de se détacher un peu de l’autre, je pense du moyen en fait. Et de multiplier les moyens pour finalement oui c’est cela ne jamais sérieusement avoir de discontinuité d’attachement, qui crée des émotions fortes et douloureuses. Ce que je ressens trop en ce moment et à des moments de ma vie.
Une discontinuité d’attachement qui fait mal. Notre discussion est publique alors j’en profite pour noter que cette discontinuité dans mon attachement dans ma situation est quelque chose d’intergénérationnel, dans mon milieu d’appartenance, ma famille au sens traditionnel, il y a des chocs de perte et d’abondance qui n’ont pas été lissés, pas assez apaisés et j’ai réalisé en étudiant ma famille, leurs états émotionnels, leurs choix de vie dont les choix relationnels, que ces chocs datent déjà de quelques générations (en liant avec des traumatismes de la guerre par exemple, la famine connue, aussi ma famille est issue pour une branche de la diaspora des pays de l’Est, ils ont perdu leur pays et leur famille pour s'exiler en France), nous n’avons pas lissé le traumatisme de manque même encore aujourd’hui dans ma génération, la 4ème depuis ces bouleversements.
Le schéma s’atténue cependant car chaque génération développe des stratégies d’ancrage plus efficaces et je pense aussi part dans la vie avec une meilleure base car la génération d’avant fait davantage démarrer ses « petits » dans de meilleurs conditions. Cependant ma famille n’a pas encore atteint une forme d’équilibre et montre encore des schémas d’attachement chaotique, je n’entre pas dans les détails car des livres ont été publiés sur le sujet qui méritent le détour (comme tu cites des auteurs en philo, j’en cite en psycho car ils me semblent complémentaires) comme John Bowlby. Comme tu le disais, il ne s’agit pas de tout prendre pour vérité mais il y a des choses qui peuvent être intéressantes.
Si ce n’était pas forcément assez clair dans mes mots, je tiens à bien le préciser, je ne cherche pas « à ne pas souffrir », je pense que c’est impossible, mais je cherche à éviter les états de souffrance trop grands(le fleuve tarit) ou non nécessaires qui seraient causés par des biais de croyance, des automatismes ou des biais cognitifs plus généralement. Je me dis souvent que la vie inévitablement réservera toujours son lot de chagrins, de pertes inévitables (naturelles) ne serait-ce que le décès de personnes qu’on connait bien, le départ progressif de notre énergie vitale (vieillir et tomber malade), la mutation de nos paysages, modes de vie à l'échelle d'une vie (quand on voit ce que l'informatique a bouleversé sur 2 générations à peine), etc.
J’ai apprécié notre échange ! (Et je suis contente de le laisser public s’il peut apporter un peu d’aide à une personne en difficulté aussi sur ces sujets)
19 mai 2021 à 12:38
"je suppose qu'il y a réciprocité dans ta relation, n'est-ce pas?"
Le pendant malsain de ce que je décris est effectivement très rapide à voir. La nuance ce situe dans le fait que je me suffis à moi-même et je n'ai donc pas besoin de la faire courir vers moi jusqu'à ce que je trouve mieux, ce qui signifierai :
- Un problème d'égo à satisfaire, contraire à l'objectif de bienveillance que ma position vise
- Un manque à combler, signifiant que mon idéal n'est aps encore atteint.
Je l'ai découverte sans nécessité de la gagner, donc pleinement ouvert à ce qu'elle peut proposer et sans crainte de la perdre donc en étant moi-même. Nous sommes donc partis dans une sitaution de franchise et de bienveillance qui a confirmé le plaisir que nous avons à vivre ensemble : 4 ans, une transparence quotidienne et pas de disputes à signaler :)
Je suis ravi de constater à la lecture de la suite que tu parviens à être lucide et sais chercher des moyens efficaces d'améliorer ta vie.
Le rapprochement entre psychologie et philosophie n'est pas à démontrer pour qui a atteint le lycée : on aborde souvent Freud en philosophie.
En philosophie comme en psychanalyse, il faut se méfier et ne pas prendre des déclaration pour des vérités (la psychologie n'est plus fondée sur quoi que ce soit de scientifiquement vrai, la philosophie, devient une science quand elle est fondée scientifiquement). Mais on peut trouver un angle de vue qui contribuera à améliorer notre vie.
Celui que j'ai, je ne cherche pas à y convertir, je le montre comme un exemple possible.
"je ne cherche pas « à ne pas souffrir », je pense que c’est impossible, mais je cherche à éviter les états de souffrance trop grands"
Et au cas où je me sois mal fait comprendre, je ne pense pas non-plus que la souffrance soit toujours évitable. Si ma compagne devait me quitter, j'en souffrirais, mais dans une autre échelle que beaucoup (trop) de gens : non ma vie ne serait pas fichue, juste un peu moins bien pour une durée non définie et elle resterait bien dans l'absolu.
En tout cas il y a déjà assez à faire avec l'inévitable pour en plus s'encombrer de souffrances qui n'en sont que parce qu'on le veut bien.
"J'ai découvert récemment avec grand intérêt des idées du Dr François Bourgognon (psychiatre), je n'ai pas encore lu son livre " Ne laissez pas votre vie se terminer avant même de l’avoir commencée " qui parle aussi de savoir se laisser emporter par le flot des évènements et de ne pas chercher à se battre, lutter ou se résigner, simplement s'arranger pour préserver son intégrité et suivre naturellement le mouvement."
Je vais m'y intéresser, cet homme décris assez précisément ma manière de faire et il l'aura sûrement mieux définie et structurée que moi qui suis un simple novice :)
Vous n’avez pas trouvé la réponse que vous recherchez ?
Posez votre questionça marche, merci pour les précisions. Pour la partie psychologie, je n'avais pas Freud et la psychanalyse en tête mais plutôt des choses plus modernes (années 60+) comme les théories des schémas, et tout ce qui dérive des sciences cognitives et de la neurolinguistique (TCC, etc.).
Je vois que tu as trouvé vraiment une bonne relation!
Oui, je trouve que F. Bourgognon explique très bien sa pensée, l'approche psycho inspirée de la méditation me parle aussi beaucoup mais je suppose qu'il y a plusieurs façons de dire la même idée.
Pour le fait d'avancer, j'espère ne pas prendre "trop de temps" pour trouver un équilibre car il y a simplement des choses qu'à un certain âge on ne peut plus faire ou autant mais je souhaite rester optimiste ("faire de son mieux").
Une bonne continuation à toi