Réussir à pardonner et à oublier

Irirazzzzal Messages postés 2 Date d'inscription jeudi 21 juillet 2022 Statut Membre Dernière intervention 9 août 2022 - 21 juil. 2022 à 18:55
Arkana0 Messages postés 4399 Date d'inscription mercredi 11 février 2009 Statut Modérateur Dernière intervention 10 février 2023 - 22 juil. 2022 à 11:22

Bonjour, 

Mon histoire est un peu longue et je vais essayer de la résumer au maximum. Je vous remercie d'avance d'avoir la patience de lire et de m'aider dans ma rupture amoureuse. Cela fait presqu'un an que nous ne sommes plus ensemble, le temps passe, le chagrin se dissipe, mais je vis constamment avec une amertume dans le fond de la gorge. Je n'arrive pas à pardonner mon ex d'avoir complètement gâché notre histoire.

Je suis une jeune femme, je viens d'avoir 32 ans. J'ai eu ma première histoire d'amour à 24 ans, avec un homme qui avait 13 ans de plus que moi, déjà deux enfants et qui était alcoolique. J'ai beaucoup aimé cet homme, et même s'il était jaloux maladif, impulsif, et parfois violent lorsqu'il buvait, il m'a apporté beaucoup, m'a appris beaucoup, m'a fait vivre plein de première fois. J'ai quitté mon premier amour car je n'étais pas heureuse avec lui, l'amour était devenu de la dépendance affective et, surtout, sa violence verbale s'est transformée en violence physique. Le premier coup a signé la fin de notre histoire. Sans regret. J'ai eu mal, très mal. Mais le temps a fait son oeuvre, je n'ai aucune rancoeur, aucune haine, rien. De l'indifférence. 

En revanche, après ces 3 ans et demi de première histoire d'amour fort difficile, j'ai rencontré un homme, David. Je suis tombée amoureuse de lui à la vitesse de l'éclair et jamais je n'ai autant aimé quelqu'un de toute ma vie. Pourtant, notre histoire était compliquée dès le tout début. Il venait de se faire quitter après 14 ans de vie commune, notamment à cause de son alcoolisme. Car oui, mon deuxième amour était lui aussi alcoolique. J'imagine qu'il doit y avoir une personnalité de sauveuse en moi pour être attirée par ce genre d'homme. Mais David, contrairement à l'autre, n'a jamais été violent. 

Etant alcoolique et en pleine rupture, il était fort dépressif, j'ai donc été là pour l'aider à surmonter son histoire. Notre couple a avancé extrêmement lentement. Si bien qu'au bout de six mois, n'ayant toujours pas passé une seule nuit dans ses bras (nous couchions ensemble, mangions parfois ensemble, mais aucun autre forme d'intimité), je l'ai quitté, la mort dans l'âme, étant très amoureuse de lui mais souffrant du manque de réciprocité. Il est rapidement revenu, il avait peur de me perdre, et on a ré essayer quelques mois. Pendant tout ce laps de temps, il côtoyait toujours son ex, laquelle travaillait avec lui un jour ou deux par semaine dans l'entreprise familiale. Evidemment, c'était dur pour moi, mais je ne me suis jamais opposée à ce qu'il la voit. J'ai même pensé que ça faisait partie d'un deuil "sain" de pouvoir côtoyer son ex sans haine. Cependant, il me parlait souvent d'elle, trop souvent même, et la faisait passer avant moi pour des choses assez importantes. J'ai donc mis fin une deuxième fois à la relation, pensant que ça n'irait nul part, et que je me faisais du mal inutilement.

Il faut savoir que, de plus, son ex, mais aussi les parents de David (qui adoraient leur ex belle-fille) m'insultaient constamment. Personne ne m'a acceptée, comme si j'étais la femme de trop dans l'équation qui permettrait de réunir ces deux anciens amants. Ca a été très dur pour moi. David passait ses Noël avec ses parents et son ex, et moi j'étais seule. Il n'était pas du tout impliqué dans ma vie, trop de travail, trop d'ex, trop de parents, trop d'alcool aussi. La rupture était la seule solution sensée. J'ai fait mon petit chagrin d'amour dans mon coin, complètement déconfite de ce nouvel échec. Le coeur brisé une deuxième fois alors que je l'aimais plus que tout. 

Lui, de son coté, a retenté avec son ex. Après quelques mois, il est revenu vers moi, une deuxième fois, et m'a avoué avoir pensé à moi constamment, et avoir constaté l'échec définitif de son ancienne histoire. J'ai eu mal, mais je l'aimais encore, alors j'ai pensé que cette fois là serait la bonne. Qu'il avait enfin ouvert les yeux, et que nous pourrions nous aimer en laissant le passé là où il doit rester. La relation a pris enfin une tournure de vraie relation. Il est venu dormir chez moi pour la première fois (deux ans plus tard, donc...), s'investissait un peu plus, mais il me parlait encore de son ex. Ses parents ne m'acceptaient toujours pas et cela influençait énormément son comportement envers moi. Il buvait encore et s'isolait. J'étais seule, soir après soir, nuit après nuit. Je me sentais mal aimée, il ne me complimentait jamais, ne me disait jamais "je t'aime", me faisait passer après l'alcool... J'ai été très malheureuse. Je l'ai donc à nouveau quitté, plusieurs fois, et à chaque fois il revenait. Cela a duré quasi 3 ans. Lorsqu'il revenait, il était plein d'amour, quelques jours. 

Pendant ces 3 années, je l'aidais dans ses sevrages. Il buvait moins. Je faisais tout pour lui... absolument tout. Son ménage bien que nous ne vivions pas ensemble, je l'aidais à son travail dès que je pouvais, faisais des petites courses pour lui, je lui donnais énormément de tendresse, d'amour, de soutien. Niveau sexe, c'était quand il voulait, où il voulait, il était comblé. Moi... je trouvais mon plaisir en lui faisant plaisir, car il ne m'a fait que 3 fois des préliminaires en 3 ans. Je lui en parlais, mais je crois qu'il était vexé, ou simplement un amant égoïste, je ne sais pas trop, peut être juste un peu maladroit avec les femmes. 

Les derniers mois de notre relation n'ont été que des coups de poignards dans mon coeur un peu trop sensible. Il m'a quittée le jour de mon anniversaire car je pleurais, me sentais seule et m'était encore faite insultée par son ex. Ensuite j'ai eu une opération assez lourde, il n'a pas été là pour me soutenir, ni avant, ni pendant, ni après. Et puis j'ai perdu mon emploi et mes deux grands-parents dans la même semaine. Il n'a pas été là non plus, je suis allée aux funérailles toute seule en train. Quelques jours plus tard, j'ai implosé, lui ai tout reproché (comme à chaque rupture), et il ne m'a plus répondu pendant plusieurs jours. J'en ai conclu que nous étions séparés, je lui ai dit de venir chercher ses affaires chez moi, il les a prises sans un mot et est parti. On ne s'est plus jamais revus depuis. 

Il n'y a eu que quelques échanges de mails dans lesquels je lui explique ce qui m'a fait mal, son manque d'investissement, d'amour, de tendresse, de compliment, de soutien. Il trouve des excuses à tout ce qu'il peut et me dis que j'exagère tout le reste. Il m'a humainement déçue et j'ai compris que dans mon coeur il n'y aurait pas de retour en arrière. 

C'est peut-être bête, mais j'ai toujours espéré qu'un jour il me dise simplement "pardon, j'ai été ingrat, je t'ai fait de la peine". Je n'arrive pas à digérer ce qu'il s'est passé, tout l'amour que j'avais pour lui, que je lui manifestais, tout le soutien et la tolérance dont j'ai fait preuve... tout ça pour ça, une brisure sans empathie, à un moment de ma vie où j'étais plus bas que terre, tant de choses négatives s'étant enchainée. Lui, il était heureux avec moi, ne manquait de rien; il me le disait. 

Alors je lui en veux de ne pas avoir fait l'effort de s'investir plus, de boire moins, d'envoyer peter ses parents, son ex, de prendre ma défense quand on m'insultait. Je lui en veux énormément de m'avoir causé autant de chagrin, j'ai pleuré des centaines de fois, j'ai eu tellement mal au coeur. Et je m'en veux aussi car je l'ai laissé revenir maintes fois en pensant que ce serait différent, mais il était comme un petit garçon qui ne voulait plus d'un jouet sauf quand il risquait d'être donné à un autre petit garçon. 

J'ai mis des mois à me sortir d'une vilaine dépression suite à cela, et malgré le recul, je ne comprends pas ce qu'il s'est passé, mon deuil n'est pas terminé, quelque chose bloque. Voilà pourquoi j'aimerais tant avoir votre avis, votre vécu, vos conseils, tout ce qui pourrait m'aider à comprendre et à avancer. J'ai essayé l'hypnose pour me débarrasser de ma rancoeur due au fait que je ressens de l'injustice, mais ça n'a pas fonctionné. 

Merci infiniment d'avance, et quoi que vous soyez entrain de vivre, courage à vous...

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Arkana0 Messages postés 4399 Date d'inscription mercredi 11 février 2009 Statut Modérateur Dernière intervention 10 février 2023 920
22 juil. 2022 à 11:22

Bonjour,

Tout d'abord je suis désolé pour ce que tu as vécu, c'est en effet très dur.

Le sentiment que je tire de ton histoire, c'est qu'effectivement tu as une tendance au syndrome du sauveur, mais heureusement tu as toujours su te respecter toi-même à la fin, et ça c'est déjà un pas que beaucoup de gens n'ont pas su faire.

Pour le reste, je pense qu'au fond, tu dois croire ou espérer une sorte de justice "divine" qui ne vient pas.

Pour éviter cette frustration, pas d'autre choix que de ne rien attendre de plus que le bien immédiat qu'apporte un geste de gentillesse. Si on attend un retour, ça devient un acte d'échange et donc plus de la gentillesse pure. Le gentillesse pour "acheter" de l'amour et de l'attention n'est donc pas de la gentillesse.

Lorsque j'ai moi-même pris conscience de cela, ça m'a notamment donné le pouvoir d'attribuer ma gentillesse comme bon me semble et seulement si cela me fait plaisir sur le moment.

Ensuite en matière d'amour, on ne mérite rien. Notre comportement va créer des opportunités avec certaines personnes, mais leur amour ne se gagne pas en échange d'une certaine somme d'effort. On se trouve, on se découvre, on voit alors s'il y a de l'amour (des deux côtés) et les efforts ne servent qu'à le maintenir quand c'est constaté qu'il est bien là. Je crains que dans ta dernière relation, tu n'aies été qu'une relation pansement et pas véritablement aimée...


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